----->COL DE L ARCHE
Français, italiens, anglais ou allemands, ils étaient 18 000 à avoir fait le pélerinage annuel du teknival. Une Zone d'Autonomie Temporaire greffée sur un village de quarante habitants, le col de Larche, perché sur les contreforts des Hautes-Alpes, près de Gap. En quelques heures, sans autorisation, une ville de toile et de camion s'organise pour un siège de trois jours à 2000 mètres d'altitude.
Depuis le vote à l'Assemblée des lois antirave le 26 juin 2002, les teknivals sont sous haute surveillance. Pour la culture des free-parties, le teknival, c'est le dernier carré des irréductibles, ceux qui refusent toute réglementation.
Durant l'été 93, les premiers teknivals propagent l'esprit des fêtes libres dans tout le Sud de la France. Cette année-là, ils ne sont que quelques centaines à affronter les murs d'enceintes des sound-systems. A l'origine des teknivals, une tribu nomade anglaise, les Spiral Tribe, chassés de leur pays par le gouvernement Thatcher.
A chacune de leur tentative, les ravers se mobilisent, comme en mai 2001 sur le parvis de la très Grande Bibliothèque de Paris.
En Juin 2002, le couperet tombe. La loi Mariani impose aux organisateurs de soirées techno une déclaration préalable à la Préfecture sous peine de voir les sonos saisies et les ravers incarcérés.
Au col de Larche, les CRS inaugurent une nouvelle stratégie: plutôt que de verbaliser, ils cassent les pare-brises à coup de matraques et de bombes lacrymogènes lancées à tir tendu .
Sur l'infoline du Teknival, le mot d'ordre est à "l'Opération escargot". En plein week-end du 15 août, les ravers décident de ralentir la circulation depuis Lyon vers la frontière italienne où se déroule le Teknival. A 50 kilomètres heures, il faut plus de dix heures pour arriver sur le site, si on parvient à franchir les barrages policiers.
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http://www.arte-tv.com/static/c2/videos/tracks/20020920/teknival.ram