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 rencontre collectif des sons - SACEM

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eric
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eric


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Date d'inscription : 15/09/2005

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MessageSujet: rencontre collectif des sons - SACEM   rencontre collectif des sons - SACEM EmptyVen 25 Nov - 18:05

Des membres du collectif ont eu un RV avec la Sacem au Ministère de l'Intérieur le 3 novembre 2003

Etaient présents :

A/Mme Mignon du ministère de l'Intérieur
B/Mr Desurmaun, Vice président de la Sacem
C/Mr Kerr-Vignale, membre du directoire de la Sacem, Directoire des relations
Clientèles, responsable de la perception des Droits, secrétaire générale de
la SDRM
D/Mr Blache, président délégué de Musiques France plus (antenne de la
SACEM) et directeur des Relations Institutionnelles à la SACEM (il n'ouvrira
pas la bouche de la réunion,)

Une rencontre intéressante mais peu agréable. En effet le vice-président de la SACEM a passé son temps à nous menacer de poursuites pénales pour infractions au code de la propriété intellectuelle. Ce fut son leitmotiv de la réunion : "le code de la propriété intellectuelle ".
En gros, il est le " défenseur de l'oeuvre intellectuelle et artistique ", c'est lui le défenseur du niveau de vie de l'artiste qui sans lui croupirait dans la pauvreté et le besoin. De plus selon lui, la SACEM est un facteur de normalisation de la culture techno (chez eux, normalisation, c'est un compliment).
Catherine Kerr-Vignale nous signale qu'il y a 3 façons de payer :
1/ 11% des recettes d'entrées + 5.5% de la buvette
2/ entre 8.25% et 11% des dépenses engagées
3/ un forfait :
* 80 euros pour - de 250 personnes
* 800 euros pour 5000 personnes
* 25000 euros pour un teknival

Notre première question fut la suivante :
Collectif : Quelle différence faites-vous entre une rave et une free party ?
Sacem : C'est quoi une free party ?
Nous avons fait remarquer que leur système s'appliquait à tout le monde, or, nous avons essayé de leur expliquer ce qu'était une free party. Ils ont ouvert des grands yeux comme une poule devant un couteau. On était en train de leur faire découvrir l'Amérique. A un moment, la conseillère de l’Intérieur leur a demandé comment ils faisaient avec une rave officielle.
Réponse de la Sacem : Qu'appelez-vous une rave officielle ?
Mignon : Boréalis, Astropolis ou Magic Garden.
Sacem : On ne sait pas de quoi vous nous parlez mais on va se renseigner.
Si le vice-président de la SACEM ne sait pas ce que c'est qu'une rave, une free party ou Astropolis, on n'est pas sorti de l'auberge. Ces gens ne savaient rien sur le mouvement qu’il cherchait à faire entrer de force dans leur modélisation financière du phénomène musical.
Nous leur avons décrit une rave party (un concert de Jonhy Halliday avec Laurent Garnier à la place de Jonnhy Haliday) et une free party (donation, déficit, faible investissement, pas de salarié, équilibre financier précaire).
Nous leur avons expliqué qu'une free party, c'était du live (l’explication de ce qu’est le Live restera un grand moment) et du mix. Nous leur avons expliqué qu’une partie des disques étaient des white label donc en gros libre de droits et qu’avec les nouvelles platines « système Final Scratch », les disques en général allaient sérieusement diminuer. Nous avons demandé la création d'un statut particulier. Là où ils pensaient que nous voulions de la normalisation, nous souhaitons de la différentiation. Pas devenir comme les autres, mais rester fidèle à ce qui nous fonde. Nous avons expliqué que les artistes de la free party jugeaient que leur oeuvre était une oeuvre collective, que le sound system était plus que le musicien, et pas seulement la rencontre d'un individu face à sa muse. On a essayé de leur expliquer que pour nous, la question de la propriété intellectuelle marchandisée n'était pas l'obsession absolue et que les artistes doivent pouvoir choisir s’ils veulent offrir ou vendre la musique, ce que ne permettaient pas l’actuelle législation de la SACEM. La réponse du vice-président fut d'un pragmatisme glauquissime absolu. En gros il nous a expliqué que notre position était liée à notre âge mais que viendrait un temps où nous ne désirerions plus que l'argent et qu’on serait bien content à ce moment de trouver la SACEM qui nous le fournira. « Présentez-moi vos DJ et comme les DJ du passé, comme Laurent Garnier, nous leur expliquerons qu’avec le temps, ils se préoccuperont plus de l'argent que de la liberté de produire des oeuvres hors droits. Il en est toujours ainsi ».
Nous avons renchéri en expliquant qu'il est possible qu'un jour nous décidions de vivre de la musique au lieu de vivre pour elle mais que nous n'en espérons pas moins qu'il fut possible de laisser perdurer un segment dynamique de la techno échappant à sa marchandisation sans que celui-ci entre en concurrence avec les marchands. Ils n'ont pas eu l'air de nous croire. Espérons que nous ayons raisons et qu'ils se trompent.

De façon générale, le vice-président qui a plus parlé que tous ses compagnons nous a expliqué que notre destinée, c'était la mise en produit. Nous avons rétorqué que nous misions sur la possibilité de créer une alternative à son paradigme économico-moral, au moins pour une période de la vie du compositeur, que la free party était au moins autant un événement socio-culturel qu'une simple mise sur la marché d'un produit musical à vendre.
Il a demandé que notre discussion se poursuive et que nous réfléchissions à une forme de commercialisation de la musique Live qui semble leur poser le plus de problème pour qu'ils en retirent de l'argent.
En fait, on leur a parlé culture, ils nous ont parlé professionnels et commerçants de la culture. On leur a parlé « don de soi », ils nous ont parlé « rentabilité ». On leur a parlé « alternative au futur marchand de la culture ». Ils nous ont parlé retraite des musiciens.

Nous vivons une époque de ténèbres, le progrès fait rage, le sens commun pense que nous sommes à vendre. La guerre ne fait que commencer.



*********
Donc :

APPEL
Créateur de musique techno (Dj ou Live)

Ton inscription en tant que membre de la Sacem est une menace sur la free party. Car si tu es de la Sacem, les organisateurs sont obligés de payer à la Sacem même si tu joues gratuitement et que tu es même prêt à renoncer à tes droits. La Sacem te l’interdit.
Si, dans une free party, tu joues des oeuvres déposées à la Sacem, les organisateurs doivent payer à la Sacem.
Personne ne s’engraisse avec la free party, elle est le résultat d’un équilibre fragile dû à l’engagement et à la participation de chacun. Elle ne résistera pas à toutes les formes d’institutionnalisation économique qu’on cherche à nous imposer. Si chez nous, une règle prévaut, c’est celle de l’égalité, que tu joues, qu’on joue tes disques, que tu branches le son, que tu soulèves les caissons ou que tu nettoies. Le créateur de musique techno n’oublie pas quels furent les premiers publics à le soutenir et à l’applaudir, ceux pour qui il est devenu musicien. Il n’oublie pas ceux qui ont construit la free party où il a joué, qui ont monté les systèmes de sonorisation, conduit les camions et qui, si la free party disparaissait, deviendraient au mieux des employés.

Nous sommes peut-être le dernier (ou le premier) secteur de la musique à échapper à cette organisation à volonté totalisante qu’est la SACEM. Nous avons la capacité à l’aide du live, des disques White Label et désormais grâce aux platines CD et aux platines Final Scratch à pourvoir maintenir une autonomie musicale et artistique face à eux et à leur volonté d’emprise. Nous devons développer ces secteurs pour réduire la part de musique marchande. Avec du travail et de l’originalité, ces contraintes finiront par devenir une source de créativité nouvelle et d’originalité. Nos fêtes sont basées sur le don de la musique et sur le don de façon générale. Ne laissons pas mourir, défendons et développons une grande idée.
Nous avons le droit, au moins pendant une période de notre vie de ne pas marchandiser notre musique. L’art ne sera jamais un produit comme les autres.
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eric
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eric


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MessageSujet: Re: rencontre collectif des sons - SACEM   rencontre collectif des sons - SACEM EmptyVen 25 Nov - 18:05

Pratiquement, que faire :

- Tu ne t’inscris pas à la SACEM
- Quand tu joues dans un festival, tu utilises un pseudonyme.
- Quand tu presses tes disques, tu le fais en label blanc.
- Tu mets une partie de ta musique sur Internet pour qu’elle puisse servir à d’autres, inspirer d’autres compositeurs et nourrir leur travail.
- Et n’oublie pas, tu es libre d’utiliser des samples de moins de 4 mesures sans payer de droit à personne.
- Tu veux protéger, gratuitement, ton œuvre ? Envoie-toi un CD ou une K7 de ton œuvre par la poste et garde précieusement l’enveloppe fermé. S’il y a litige un jour, elle te servira de preuves.
- Si un jour tu veux te retirer de la free party et que tes œuvres n’y soient plus jouées gratuitement, dans le cadre du don de musique, tu ouvres ton enveloppe, tu t’inscrits à la SACEM et tu y déposes tes morceaux.
Vouloir vivre de sa musique est un droit mais lutter pour qu’elle puisse aussi être utilisée librement, pour que ceux qui l’aiment sans pouvoir se la payer n’en soient pas privés en est un autre.
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